Depuis la prison de Fleury-Mérogis, un homme est envahi par une pensée : il a quatre ans, c’est son anniversaire. Le doux parfum de son Algérie natale lui revient. Mais très vite, le souvenir de son enfance heureuse laisse place à d’autres, plus sombres : la montée de l’intégrisme, sa fuite en France avec ses parents, son arrivée dans la cité des Trois-mille à Aulnay-Sous-Bois, l’un des quartiers les plus difficiles de Seine-Saint-Denis.
De déceptions en désillusions, en manque de repères, il sombre dans la violence. Pourtant élevé dans l’amour des autres, il se referme sur lui-même et, sous les yeux impuissants de ses parents, se noie dans un islam radical…
Il sait qu’il n’y a aucune fatalité. Il aurait pu choisir un autre itinéraire. À la croisée des chemins, il a préféré céder à la haine.
Hakim Djaziri n’est jamais passé à l’acte. C’est la seule chose, avec son rapport à la langue et à l’écriture, qui le différencie de son personnage. Désaxé aborde la situation que vit une jeunesse d’aujourd’hui en recherche de sens. Le vrai propos de la pièce n’est pas tant le djihadisme que la rupture identitaire. Hakim Djaziri n’a pas eu besoin de s’entretenir avec des apprentis djihadistes candidats au départ pour écrire sa pièce, mais s’est tout simplement inspiré de son vécu de jeune musulman européen. Il y pointe les parcours hasardeux, ces aventures surréalistes dont il dénonce la fausse fatalité. Pour soigner cette société qui va mal, il faut toucher au cœur, et son texte, dont l’ambition est d’être partagée et entendue par tout public, est une véritable invitation à le mettre en scène.
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